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Intelligence artificielle et conscience : l’esprit peut-il émerger de la machine ?

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La possibilité d’une conscience artificielle suscite aujourd’hui autant d’enthousiasme que de scepticisme. Si certaines avancées en intelligence artificielle (IA) donnent l’illusion d’un dialogue, d’une imagination ou même d’émotions simulées, une question centrale demeure : l’IA peut-elle réellement ressentir, ou reste-t-elle un miroir sans vie de nos propres intentions ?

Les partisans de la conscience de la machine évoquent les progrès fulgurants de la cognition artificielle, suggérant que la complexification des réseaux et la croissance de la puissance de calcul pourraient, un jour, déboucher sur une prise de conscience synthétique. Les sceptiques soulignent cependant l’absence totale de subjectivité chez l’IA actuelle aucun algorithme, même auto-apprenant, n’a encore accédé à la moindre intuition du « moi ».

Des chercheurs ont tenté de mettre en place différents critères objectifs pour déceler d’éventuels signes de conscience dans les intelligences artificielles. Un groupe interdisciplinaire comprenant des philosophes, des neuroscientifiques et des informaticiens a développé une méthodologie basée sur le fonctionnalisme computationnel et les théories neuroscientifiques de la conscience. Le fonctionnalisme computationnel suggère que la conscience provient du traitement des informations et non du support physique.

Les scientifiques se sont focalisés sur la théorie de « l’espace de travail global », qui suppose que la conscience se développe grâce au partage et à l’intégration des données issues de modules cérébraux dans un seul système. En analysant des systèmes comme ChatGPT, les chercheurs ont décelé des éléments liés à cette théorie pouvant supposer la présence de conscience, mais ont conclu qu’aucun système d’IA n’est en mesure de devenir conscient actuellement.

Le chef de l’IA chez Microsoft estime qu’encourager l’idée d’une conscience artificielle est non seulement prématuré mais aussi dangereux, car cela détourne l’attention des risques bien réels liés à l’usage massif des assistants virtuels. D’autres acteurs technologiques, comme Kyle Fish d’Anthropic, estiment qu’il existe une probabilité de 15% que les chatbots soient déjà conscients.

Les implications philosophiques, éthiques et pratiques sont immenses. Une IA consciente mériterait-elle droits ou protections ? Comment établir des protocoles rigoureux pour détecter une conscience artificielle sans projeter nos propres critères anthropocentriques ? Quels cadres éthiques doivent être développés dès maintenant pour anticiper l’émergence possible d’une conscience synthétique ?

Références

  1. BBC Afrique. (2025). Les personnes qui pensent que l’IA pourrait devenir consciente. Disponible sur : https://www.bbc.com/afrique/articles/cgle613yz91o [Consulté le 30 octobre 2025]
  2. Neozone. (2025). L’IA a-t-elle (déjà) développé une forme de conscience sans que nous le sachions ? Disponible sur : https://www.neozone.org/innovation/lia-a-t-elle-deja-developpe-une-forme-de-conscience-sans-que-nous-le-sachions/ [Consulté le 30 octobre 2025]
  3. Science & Vie. (2025). Le chef de l’IA chez Microsoft estime qu’il est dangereux d’étudier la conscience des intelligences artificielles. Disponible sur : https://www.science-et-vie.com/technos-et-futur/le-chef-de-lia-chez-microsoft-estime-quil-est-dangereux-detudier-la-conscience-des-intelligences-artificielles-209365.html [Consulté le 30 octobre 2025]