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La mort : comment vivre avec cette réalité ?

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La mort demeure l’une des grandes énigmes qui traverse toutes les civilisations et tous les temps. Bien que chacun d’entre nous la rencontre inévitablement, la mort reste souvent un sujet non-dit, repoussé dans les zones d’ombre de notre conscience collective. Pourtant, c’est précisément cette réalité irréductible qui interroge les penseurs, les spirituels, et les scientifiques depuis l’antiquité. Comment vivre pleinement quand on sait que nous sommes des êtres mortels ? Peut-on transformer cette conscience de la finitude en une source de sagesse plutôt qu’en une source d’angoisse ?

La thanatologie, science et étude de la mort, désigne le regroupement de tous les savoirs philosophiques, théologiques et scientifiques qui en parlent. Elle s’intéresse à trois grands sujets : la mort elle-même (sa nature, ses causes), le mourir (l’expérience vécue de la mort par le mourant et ses proches), et l’après-mort (les rites funéraires, les croyances sur le devenir après la mort).

Heidegger a profondément marqué la philosophie occidentale en mettant la conscience de la mortalité au cœur de l’existence humaine. Pour le philosophe allemand, c’est justement la conscience de notre finitude qui nous permet de vivre authentiquement, en nous rappelant que le temps n’est pas infini et que nos choix comptent. Cette perspective transforme radicalement notre rapport aux petites querelles quotidiennes : face à la mort, l’essentiel devient lumineux.

Parallèlement, les traditions orientales (bouddhisme, taoïsme) invitent à accepter la mort non comme une ennemie, mais comme une partie naturelle du cycle de la vie. Le détachement contemplatif face à la mortalité invite à vivre davantage en accord avec le flux naturel plutôt que dans une résistance constante.

Sur le plan neuroscientifique contemporain, les soins palliatifs et l’accompagnement des mourants révèlent que la qualité du mourir influe considérablement sur le bien-être psychologique et même sur le processus du deuil pour les proches. Le changement de paradigme consiste à reconnaître que ce n’est pas la mort qu’on prolonge, mais la vie qu’on accompagne avec dignité.

Comment les découvertes de la thanatologie et les approches philosophiques existentielles pourraient-elles être intégrées dans une éducation qui aide dès l’enfance à accepter la mortalité ? Peut-on développer une véritable sagesse de la mort qui transformerait notre rapport à la vie présente ? Quels protocoles de recherche permettraient d’explorer scientifiquement comment la conscience de la mortalité influe sur les choix de vie, la créativité et l’engagement personnel ?

Références

1. Passeports Santé. (2024). Thanatologie : l’étude de la mort par le thanatologue. Disponible sur : https://www.passeportsante.net/fr/specialites-medicales/Fiche.aspx?doc=thanatologie-etude-mort-thanatologue [Consulté le 30 octobre 2025]

2. Wikipédia. (2005). Thanatologie. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thanatologie [Consulté le 30 octobre 2025]

3. OpenEdition Books. (2015). Soins palliatifs et thanatologie – Vers une mort pacifiée. Dans Accompagner : Trente ans de soins palliatifs en France, édité par Baudry, P. Disponible sur : https://books.openedition.org/demopolis/pdf/370 [Consulté le 30 octobre 2025]

4. UnPhilosophe. (2018). Santé et maladie dans la médecine philosophique. Disponible sur : https://unphilosophe.com/2018/06/19/sante-et-maladie-dans-la-medecine-philosophique/ [Consulté le 30 octobre 2025]