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Le sens de la vie : faut-il absolument le trouver ?

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« Qu’est-ce que je fais ici ? » Cette question apparemment simple hante les esprits réfléchis. Le sens de la vie ne reste-t-il qu’une quête métaphysique abstraite, ou constitue-t-il une nécessité concrète pour vivre dignement ? Formulée pour la première fois en ces termes par Friedrich Nietzsche à la fin du XIXe siècle, cette interrogation s’est progressivement imposée comme une question fondamentale de la philosophie. Certains affirment qu’il existe un sens supérieur à découvrir ; d’autres soutiennent que c’est la quête elle-même qui crée du sens.

Socrate et Platon ont inscrit la quête de sens au cœur de la philosophie antique. Pour Socrate, le sens de la vie réside dans la quête de la vérité et de la sagesse par l’examen constant de soi-même et de ses actions. Platon approfondira cette réflexion en affirmant que le vrai sens gît dans le monde des idées, une réalité supérieure accessible uniquement par la pensée philosophique. Aristote, par contraste, ancre le sens dans la réalité concrète : il appelle cette réalisation personnelle l’eudaimonia (bonheur ou épanouissement), atteinte par le développement des vertus et la réalisation de son potentiel.

Le XXe siècle transforme cette enquête. Viktor Frankl, psychiatre et survivant d’Auschwitz, révolutionne la pensée en affirmant que même dans les situations les plus atroces, les humains peuvent trouver du sens. Il propose trois approches complémentaires pour comprendre le sens : comme objectif (avoir des buts atteignables), comme importance (sentiment que sa vie possède une valeur intrinsèque), et comme cohérence (ressentir que la vie compréhensible et harmonieuse).

Camus et l’absurde posent la question différemment : face à l’univers indifférent et au silence de Dieu, il ne reste que la révolte lucide. Le sens n’existe pas en soi ; c’est l’acceptation de cette absence et notre création de signification malgré cela qui constitue notre liberté.

Le sens est-il quelque chose à découvrir objectivement ou à créer subjectivement ? Comment les neurosciences pourraient-elles étudier les processus cérébraux impliqués dans la création et la perception du sens de la vie ? Quels facteurs (relations, créativité, engagement, spiritualité) contribuent le plus à un sentiment robuste que la vie « vaut la peine d’être vécue » ? Comment les différentes cultures et traditions articulent-elles cette question, et que pouvons-nous en tirer pour une compréhension plus globale ?

Références

1. Zeeko. (2025). La quête de sens, l’essence de la philosophie. Disponible sur : https://www.zeeko.fr/la-quete-de-sens-lessence-de-la-philosophie/ [Consulté le 30 octobre 2025]

2. Encyclopédie philosophique. (2020). Sens de la vie. Disponible sur : https://encyclo-philo.fr/item/1678 [Consulté le 30 octobre 2025]

3. Wikipédia. (2005). Sens de la vie. Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sens_de_la_vie [Consulté le 30 octobre 2025]